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franchemen keske je seré san un skate et mé pote
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franchemen keske je seré san un skate et mé pote

VIP-Blog de proskateur
  • 24 articles publiés
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  • Créé le : 14/12/2005 19:07
    Modifié : 01/01/2006 14:55

    Garçon (17 ans)
    Origine : calvados
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    wallrides

    01/01/2006 14:36

    wallrides


    C'était une belle journée d'été de ce qui sera dans quelques heures 'l'année dernière'.. Mon pote  revenait, avec moi, du park local où un collègue de planchon (Albion) avait filmé quelques tricks de moi avec son appareil photo numérique pour le trip, lorsqu'au hasard de nos pérégrinations skateboardistiques nous tombâmes sur un mur de marbre tellement blanc, lisse et vierge qu'il semblait crier, appeller à un peu de dépravation, comme réclamant désespéremment un contact imminent d'uréthane sale, et implorant la résorption d'une supposée douleur interne et intense par d'apaisants crissements, faute de morphine.. Nous nous adonnâmes donc à quelques wallrides frontside et backside, sous les regards souvent perplèxes, parfois outrés de certains passants, jusqu'à ce que finalement un homme d'un âge certain s'autoproclame avocat du mur attaqué, s'interposant au nom de la municipalité pour en prendre la défense via une véritable plaidoirie. Mis au courant des dommages et intérêts que nous encourions en cas de chute d'une plaque de marbre (éventualité que ni mon camarade ni moi n'avions jusque lors envisagé, aussi sot que cela puisse paraître), nous décidâmes donc de changer d'espace.

    Le soir venu, après avoir regagné mon domicile, Albion m'interpella sur MSN, pour me faire part d'une anecdote amusante : l'homme qui nous avait dissuadé de rider le spot quelques heures auparavant s'avèrait en fait être son père (que ni mon collègue ni moi n'avions rencontré auparavant, nous n'avions donc aucune idée du lien de filiation existant entre les deux individus), et alors que le jeune était en train d'acquérir le footage du jour sur son ordi, son géniteur m'avait reconnu comme celui qu'il avait appréhendé dans l'après-midi, et avait fait une remarque qui figure d'ailleurs toujours dans mon pseudonyme MSN.

    La notion d'impossible est ancrée dans le fonctionnement logique des gens de façon profonde.. Pendant leur enfance, les irrécupérables des générations précédantes les ont résigné à ne jamais s'essayer à certaines actions, en leur démontrant scientifiquement qu'elles étaient vouées d'office à l'échec, et donc les confortant dans l'idée qu'il était préférable de ne pas s'attarder dessus. Comme la reconnaissance d'un échec personnel que l'on désire, sûrement par frustration, rendre intemporel : 'ce que je n'ai pas réussi à faire, personne ne le fera après moi, tout simplement parce que cette action que j'ai tentée n'est en fin de compte pas faisable'. Comme pour une tentative d'aiguiller la postérité, en réduisant toujours plus le nombre de voies erronnées, assimilées à du temps perdu, sur lesquelles elle serait susceptible de s'engager. Car le temps constitue en fait la ressource la plus inestimable qu'il soit donné à l'être humain, vu que sans lui, aucune autre n'a d'utilité - d'ailleurs, l'existence d'une fin du monde annoncée, symbolique de la révolution du temps humain, et même, à moindre échelle, l'approche constante de la mort individuelle, en fait douter plus d'un quant à la finalité de ses actions - bien que tout le monde soit au fond conscient que, dans l'absolu le plus total, il n y en aura aucune. En définissant des actions comme impossibles à accomplir, on tente d'éviter au possible à nos successeurs, sans les concerter au préalable, le gaspillage de cette précieuse denrée qu'est le temps, en condamnant moralement les voies apparaissant comme de garage.

    Or ces voies, certains décident, en proie à une quelconque folie, d'utiliser le temps qui leur est imparti pour les explorer tout de même. L'impossible consistant en l'au-delà des limites physiques et des relatives contraintes allant de pair, pour se le représenter mentalement on tend à penser immédiatemment au domaine de la recherche scientifique (par exemple la fission d'un atome, considéré à tort comme particule élémentaire, a été longtemps pensée impossible), ou encore à une situation apparaissant très fortement compromise étant donné les circonstances, à un point tel qu'on la met définitivement de côté (comme, parcourir quatre-cent kilomètres à pied en une heure) - mais quelque soit le contexte, il s'agit d'une donnée physique.

    Le skate est physique.

    Souvenez-vous de la première fois que vous en avez vu.. Votre réaction a sûrement été la même que la mienne : 'mais putain, comment fait-il, ce bonhomme debout sur une bête planche en bois, pour arriver à sauter avec ?!'. Après tout, on vous avait toujours dit que c'était impossible, d'ailleurs votre vie aiguillée bien loin des voies de garage n'avait pu que vous conforter dans cette idée..

    Autant les prouesses en patinage artistique, pétanque, tir à l'arc, football, tennis.. n'apparaîtront que techniquement 'difficiles' et complèxes à l'individu lambda non initié, que le skateboard lui paraîtra tout bonnement impossible, car défiant toute une conception du physiquement représentable que l'expérience de sa vie aura progressivement confortée chez lui, pendant des années. Ne serait-ce que le fait de sauter un trottoir en ollie.. (je vous épargne la conceptualisation des vrillages de planche dans tous les sens pour finalement retomber dessus comme si de rien n'était). Ajoutez à cela une peur instinctive de l'inconnu plus ou moins brillamment combattue par chacun, et vous comprendrez (en partie) pourquoi les gens, souvent, détournent le regard et pressent le pas lorsqu'au détour d'une ruelle, ils viennent à déboucher sur une place sur laquelle un guignol s'acharne désespéremment à passer un escalier en faisant n'importe quoi avec une planche à roulettes. 'Il faut vraiment tomber bien bas pour avoir autant de temps à perdre..'

    Nous sommes tous fous, car nous réalisons l'impossible. Nous explorons des voies de garage désertées par la masse, et lorsque nous exhibons les trouvailles que nous y avons faites, celle-ci reste indifférente et préfère les ignorer, constatant leur rendement patrimonial nul et profondément touchée et appeurée. Si Dieu sait à côté de quoi elle passe, il se dit également 'tant pis pour elle'.

    Nous choquons. Nos sommes comme des clochards anarchistes errant dans les rues de l'existence, ayant choisi de subsister en dehors du système et prouvant à chaque seconde, de notre vivant, la réalité potentielle de notre alternative à des êtres mécanisés. Nous violons leurs règles non fondées, et ce faisant nous les rappellons à leur misérable condition. Nous vivons pendant qu'ils agonisent, et ils en sont conscients..

    Eux qui avaient toujours cru que c'était impossible.

    -=-=-=-=-=-=-=-=-=-

    'Ah bin lui c'est un voyou il roulait sur le mur'

    -=-=-=-=-=-=-=-=-=-




     

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